Une alternative au recyclage traditionnel, le réemploi.

Le 6 mai dernier, un article de Maxime Johnson publié dans le journal Métro peint le portrait du procédé de recyclage des cartouches d’encre chez HP.

http://journalmetro.com/opinions/vie-numerique/491188/complexe-le-recyclage-des-cartouches-dencre/#link-to-full-image-for-nojs

En lisant l’article, on peut se demander s’il existe une meilleure façon de recycler. C’est pourquoi il est important de comprendre les différences entre le recyclage traditionnel, la méthode utilisée par HP, et le recyclage par remanufacturation, ou réemploi. Ce dernier est une alternative plus écologique qui gagne à être connue.

La Thermodynamique Dans le Recyclage

Il existe une fonction thermodynamique appelé EXERGIE, ou énergie disponible, qui représente la différence énergétique entre une situation, ou un matériel, et le seuil environnemental. C’est la variable qu’on utilise pour les études de cycle de vie en écologie, par exemple.

Ce qui se passe avec le recyclage traditionnel, c’est que l’on fait monter un produit à une hauteur énergétique élevée à travers des opérations complexes telles les transformations physico-chimiques. Ces processus l’éloignent du seuil énergétique de base des matières premières qui constitue le produit. Dans le recyclage traditionnel, lorsqu’on détruit le produit final qui a un niveau d’exergie très élevé, les matières restantes ont tellement peu d’exergie, que l’on doit utiliser de nouvelles matières premières. Cette pratique provoque une perte importante d’exergie car l’on se rapproche du seuil environnemental. Ensuite, pour pallier à cette perte, il faut réaliser d’autres opérations complexes afin de retourner à un niveau plus élevé. Le recyclage par remanufacturation, ou réemploi, préserve la plupart de cette exergie, alors on évite de dépenser de l’énergie supplémentaire en retransformant les matériaux.  Ainsi, le recyclage traditionnel est plus économique que la fabrication de produits neufs, mais moins rentable et moins écologique que le réemploi.

Et en Pratique?

Le diagramme suivant illustre ce qui vient d’être expliqué ci-dessus. Celui-ci peut s’appliquer grosso modo à tous les produits manufacturés, prenons ici l’exemple d’une cartouche d’encre. Dans les deux types de recyclage comparés ici, au début de la chaîne de production, l’ensemble des matières premières utilisées fixent le seuil environnemental. Ensuite, des processus de transformation sont mis en place afin d’augmenter le niveau d’exergie jusqu’au seuil du produit final. C’est ici que la différence entre les méthodes de recyclage devient cruciale.

Dans un recyclage traditionnel, la cartouche sera démontée et fondue afin de récupérer les matières premières pour recommencer le processus avec celles-ci. Toutefois, ces matières contiennent des impuretés, alors il faut y ajouter de nouvelles matières premières qui doivent être transformées, ce qui fait diminuer le niveau d’exergie considérablement. Ensuite, beaucoup d’énergie doit être déployée afin de remonter vers le seuil du produit recyclé.

Dans un processus de réemploi, toute cette séquence qui provoque une consommation d’énergie supplémentaire n’existe pas. Les cartouches sont démontées, nettoyées, puis remontées et remplies. On évite ainsi de recommencer les processus complexes de fonte et de moulage des cartouches. Ainsi, moins d’énergie est utilisée rendant cette méthode plus écologique.

Tableau 1 : Les fluctuations du niveau d’exergie dans le temps selon le type de recyclage

Exergie dans le recyclage et le réemploi de cartouches

En gros, le réemploi arrive au même résultat que le recyclage, avec moins d’étapes et, donc, moins d’énergie dépensée.